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Caméra oeil

Autour de l'image

Pourquoi aime-t-on autant les films d'horreur?

 saw pantin

Il y a ceux qui les regardent la lumière éteinte, sans décoller les yeux de l'écran pour ne surtout pas rater le moment où l'héroïne se fait –oups– égorger, et s’endorment épuisés, voire apaisés par ce bon moment de frisson. Les autres vous diront qu’ils ont adoré tel film, en oubliant de préciser qu’ils ont passé la moitié du temps à se cacher les yeux, et que oui, bon, ils en ont cauchemardé pendant des semaines après coup... Pour ceux-là: pourquoi tant de souffrance? Pour les premiers: pourquoi tant de jouissance? A moins que leur seule motivation soit de perdre les 184 calories promises à chaque visionnage deShining par les chercheurs de l’Université de Westminster. Ce qui, entre nous, serait encore plus inquiétant. Que vous soyez plutôt masochistes ou plutôt sadiques, en ce jour d’Halloween, 20 Minutes vous explique le pourquoi du comment de votre addiction.

Parce que c’est un rite de passage

Si vous avez la quarantaine et passez toutes vos soirées devant des films d’horreur, ne prenez pas mal ce qui suit. Mais qui dit Saw, dit en majorité public ado. Selon certains psychiatres, les films d’horreur sont aux adolescents ce que les contes de fées sont aux enfants: un passage obligé. En étudiant les effets des films d’horreur sur la physiologie des spectateurs, Glenn Sparks, professeur de communication à l’université de Purdue, s’est rendu compte que plus les jeunes hommes avaient eu peur pendant le film (accélération du rythme cardiaque, augmentation de la pression artérielle, etc.), plus ils disaient l’avoir apprécié. Sparks y voit un rite de passage. «Cela revient aux rites initiatiques de nos ancêtres tribaux, pour lesquels le fait de devenir un homme était associé à des épreuves. On a perdu ça dans nos sociétés modernes. Ces films sont peut-être un moyen de les remplacer» pour apprendre «à évaluer et dominer la menace», selon lui. Un bon petit Carrie, ça forge un homme.

Pour transgresser les codes

C’est particulièrement valable si vous avez moins de 18 ans et êtes tellement fiers d’avoir raconté à vos parents que vous alliez voir Harry Potter («Il faudrait que tu grandisses quand même», s’est même inquiétée votre mère) alors que vous alliez risquer l’arrêt cardiaque devant Paranormal Activity. Mais même pour les adultes, il y a transgression. Se régaler de films d’horreur ou gores, c’est violer la norme sociale qui condamne la violence, et satisfaire ainsi un désir de transgression, assurent certains chercheurs.

Pour l’adrénaline

«Les gens vont voir des films d’horreur parce qu’ils veulent avoir peur, sinon ils n’iraient pas deux fois», explique Jeffrey Goldstein, un professeur de psychologie sociale à l’université d’Utrecht (Pays-Bas) et auteur de Why We Watch: The Attractions of Violent Entertainment. Le constat de Goldstein paraît banal, mais il se distingue d’emblée d’une théorie qui voudrait que l’on s’inflige des films d’horreur uniquement pour apprécier le soulagement à la fin du film. Certains neurobiologistes assurent également que dans notre cerveau, les synapses de la peur sont très proches de ceux du plaisir. L’adrénaline étant jouissive dans la mesure où le spectateur est dans un cadre suffisamment protecteur. Or on regarde rarement L’Exorciste dans une ruelle sombre ou au milieu des bois… Le cas échéant, on veut vos témoignages dans les commentaires ci-dessous.

Pour l’effet cathartique  

Pour d’autres, le cinéma d’horreur permet de relativiser notre propre mort. «Avoir sous les yeux la triste preuve de l'extrême fragilité de l'existence rend soudain exaltant le sentiment d'être (encore) en vie», affirme Le sociologue Luc Boltanski(La Souffrance à distance, ed. Métaillié). Cela arrive aux autres mais pas à moi: notre angoisse de la mort paraît soudain ridicule.

Parce que ça défoule 

Un corps découpé en quatre par une tronçonneuse et des litres de sang qui giclent partout, ça peut être très drôle. Et divertir plus qu’un film certes génial comme Amour mais tellement assommant car tellement réaliste. Il y a des dizaines de sous-catégories de films d’horreurs, qui dit film d’horreur ne dit pas film gore et vice-versa…  Les «slashers», par exemple, ont pour but premier de faire rire, ce qui n’est pas franchement le cas de Shining. Les fans de films d’horreur sont donc nombreux à expliquer y trouver une échappatoire très efficace, et un moyen de canaliser la violence plus subtile et plus ténue subie au quotidien…

      By l'express

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