Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Caméra oeil

Autour de l'image

Faire une comédie indépendante c'est possible!

Le réalisateur Fabrice Sébille nous a accordé un entretien pour nous parler de son premier long métrage. 

 

« Blanche Nuit » réalisé par Fabrice Sébille


 

 

 

 

 

Blanche Nuit nous emmène dans un univers où les flics tombent amoureux des comédiennes, où les derviches tourneurs ne tournent plus rond et les sous ministres de l’Intérieur mettent la pression aux sous ministres de la Culture pour que tout ce beau monde se remette à filer droit !

 

 1.     Votre film a été présenté au Festival Européen du Film indépendant « ECU » qui est en partenariat avec After-Set ainsi que lors d’autres projections en province. Comment a été l’accueil du public lors de ces projections ?

A chaque fois l’accueil du public est très positif. Les gens aiment cette comédie qui a un style qui lui est propre. C’est un film de potes qui ne se prends pas au sérieux, avec une grande liberté de ton.

 2.     A propos de d’ECU et de Cinéma Indépendant, comment a été financé le film ?

C’est un Film Indépendant, le seul film totalement indépendant depuis 10 ans. Le financement est uniquement issu de fonds propres du réalisateur et du Producteur Nicolas Lesoult qui a rejoint le projet après le tournage pour la postproduction. Les acteurs sont tous en participation.

 Le film n’a bénéficié d’aucune aide, ni du CNC, ni de la région. Le tournage a eu lieu à Paris dans le 11ème arrondissement et rue des Martyrs.

Donc, il faudrait 100.000 entrées pour que nous puissions nous rembourser. Cela constitue aussi ma fierté car nous sommes seuls contre tous ! Tous les comédiens et les copains viennent pour soutenir le film. Nous avons réussi à distribuer le film !

De plus, « Blanche Nuit » a pu être réalisé grâce au Collecticf « Un nouveau regard » qui regroupe environ 200 membres qui sont comédiens, techniciens et musiciens. Tous les ans, ce collectif dont je suis à l’origine, aide un artiste en se regroupant et en finançant son film. Le collectif est également un laboratoire pour essayer des techniques de réalisation.

Donc, le premier producteur de « Blanche Nuit » est le collectif « Un nouveau regard » grâce à son apport financier et son aide humaine. Ensuite, est intervenu le producteur Nicolas Lesoult.

 3.     Pensez-vous que cette expérience va ouvrir une nouvelle voie ?

 Le problème est qu'il y a 90 films comme le mien en attente ! Il y en aura 200 l’année prochaine. C’est une façon d’écrouler le système. Notre exception culturelle disparaît car la France a du mal à suivre. Le public se reconnaît de moins en moins dans le cinéma. Je suis très attaché au fait d’être français et à l’exception culturelle.

 4.     Qu'attendez-vous comme retour à propos de votre film ?

Je souhaite que le public soit le plus large possible et de beaux articles. Je ne veux pas prendre la grosse tête mais je voudrai le soutient du public.

 5.     Quel est le message du film ?

Le film dénonce sur le ton de la comédie, l’affrontement de deux mondes opposés aussi crétins les uns que les autres : les super réactionnaires contre les ultras gauchistes et les deux camps n’ont rien vraiment à revendiquer.

6.     Comment en êtes vous arrivé à devenir réalisateur ?

Je suis cinéphile depuis tout petit. J’étais un mauvais élève à l’école. A l’école primaire, j’allais tout le temps au ciné club en 16 mm en avance pour voir comment entretenir le projecteur. Ma famille dansait et chantait. J’ai toujours été en compagnie de musiciens et dans le milieu des saltimbanques. Ceci m’a fait rêver. Je travaille depuis vingt ans, je gère un ciné club en 16 mm. Le cinéma est ma vie.

7.     Quels sont vos Maîtres ?

Jean-Pierre Jeunet, le Chef Opérateur de « Blanche Nuit » et Bernard Gemähling qui est gaffé sur les films de Jeunet. Une référence est le film « C’est arrivé près de chez vous ». La Bande Dessinée avec Frankin, les Séries Noires, les BD d’humour noir,  les films de Mel Brooks, les films du Studio Ealing avec Alec Guiness et aussi ceux avec Peter Sellers. Enfin « L’aventure c’est l’aventure » et d’autres films de Lelouch.

 8.     Quelle est l’idée de départ du film ?

Peindre la société. Le budget du film a évolué en fonction des décors prêtés. Il y a un couple de deux anti- héros qui font le lien entre deux mondes. Les artistes ne peuvent plus s’exprimer et il ne reste que l’antisystème, antitout avec de l’autre côté la Police. Il y a aussi un mélange de Théâtre et de Cinéma, une sorte de Cinéma-Cabaret comme l’a justement dit un journaliste. La création disparait car les gars fauchés qui crèvent sont les créateurs. Le film est un clin d’œil à l’époque du surréalisme du début du siècle. En particulier Pierre Dac et le Mouvement Loufoque, Francis Blanche et « L’Os à moelle » qui a influencé par la suite Woody Allen. Puis, avec « Les Carottes sont cuites », Pierre Dac et sa touche correspond à une période de crise comme c’est le cas aujourd’hui. Une autre référence est le Mouvement Situationniste qui prônait que : « La pub va vous bouffer ». Ce qui a conduit des artistes à faire des affiches clandestines.

Enfin, l’idée que les auteurs doivent être le contrepouvoir de l’idéologie.

 

Les cinémas de diffusion sont :

  • Cinéma Saint Lazare Pasquier 11h50 14h00 15h50 19h30
  • Arlequin rue de Rennes : 17h50
  • Les 3 Luxembourg 21h20 ,/ Projection en présence de l'équipe vendredi soir
  • Cinéma La Bastille 21h50

 

 

Page Facebook : link

Site internet : http://blanche-nuit.com/

 

 For read in english :link

 

Article by Fabrice Archirel

Edition Erica Olivo

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article